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Protée
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Sous-Marin Protée

 

Le "Protée" à la mer

 

Le "Protée"  (Q-155) fait partie des trente et un sous-marins de Type «1500 tonnes» - Sous-marins à double coque.

Il fait partie du Programme : Tranche 1927, du Programme Naval : 109.

Il est construit aux Forges et Chantiers de la Méditerranée à La Seyne-sur-Mer.

Il est mis en chantier le 06 Février 1928, mis sur cale le 04 Octobre 1928, lancé le 31 Juillet 1930, armé pour essais le 15 Novembre 1930, essais officiels de présentation en recette le 11 Juillet 1931, armement définitif le 15 Mai 1932, clôture de l'armement le 13 Juin 1932 et admis en service le 01 Juin 1932.

Il est armé à Toulon.

 

Caractéristiques générales du Type 1500 tonnes


Type
1500 tonnes - Sous-Marin à double coque
Dans la série
Type M-5
Q-136 : Redoutable
Q-137 : Vengeur

Type M-6
Q-138 : Pascal, Q-139 : Pasteur, Q-140 : Henri-Poincaré, Q-141 : Poncelet, Q-142 : Archimède, Q-143 : Fresnel
Q-144 : Monge, Q-147 : Achille, Q-148 : Ajax, Q-149 : Actéon, Q-150 : Achéron
Q-151 : Argo, Q-153 : Prométhée, Q-154 : Persée, Q-155 : Protée, Q-156 : Pégase
Q-157 : Phénix, Q-167 : L'Espoir, Q-168 : Le Glorieux, Q-169 : Le Centaure, Q-170 : Le Héros
Q-171 : Le Conquérant, Q-172 : Le Tonnant, Q-178 : Agosta, Q-179 : Béveziers, Q-180 : Ouessant
Q-181 : Sidi-Ferruch, Q-182 : Sfax, Q-183 : Casabianca
Déplacement
1570 tonnes en surface (1560 selon une autre source)
2084 tonnes (2060 selon une autre source)
Longueur
92,30 mètres
Largeur
8,20 mètres
Tirant d'eau
4,70 mètres
Coque épaisse
Entièrement rivée
Épaisseur : 16 mm
Moteurs
2 diesels Schneider 8 cylindres à 2 temps d'un total de 6000 CV
2 moteurs électriques Alsthom d'un total de 2000 CV
2 hélices de Ø 2,60 mètres
Gas-Oil
230 m³
Batteries
320 accumulateurs
Vitesse en surface
17 nœuds
Vitesse en plongée
10,20 nœuds
Armement
9 tubes lance-torpilles de Ø 550mm (4 AV, une tourelle triple orientable à l'AR du kiosque et une tourelle quadruple à l'extrême AR composée de deux tubes de Ø 550mm et deux tubes de Ø 400mm)
Deux torpilles de réserve de Ø 550mm
1 canon de 100mm du modèle SM 1925 CA juste devant le kiosque. (200 obus de réserve). Cadence de tir : 8 coups/minute
1 affût double de mitrailleuse de 13,2mm modèle SM14 à l'arrière du kiosque
Rayon d'action
14000 nautiques à 7 nœuds en surface
97 nautiques à 5 nœuds en plongée
Immersion
80 mètres
Prise de plongée en 50 secondes
Endurance (jours)
30
Équipage
71 hommes (5 officiers, 14 officiers-mariniers, 52 quartiers-maîtres et matelots)
Commandants
Lieutenant de Vaisseau GRAS (d'Août 1938 à Juin 1940)
Capitaine de Corvette GARREAU (du 25 Juin 1940 à 1943)
Lieutenant de Vaisseau Georges MILLÉ (du 03 Décembre 1943 au 19 Décembre 1943 [selon le monument des sous-mariniers de Toulon])

 

Article du journal Le Petit Parisien du 01 Août 1930

 

Article du journal La Croix du 24 Septembre 1932

 


 

 

 

 

 

Le 01 Septembre 1939, le "Protée" fait partie de la 3ème D.S.M. de la 3ème Escadrille de la 1ère Flottille à Toulon avec l'Actéon, l'Achéron et le "Fresnel".

Il est employé surtout à la surveillance maritime entre fin 1939 et le printemps 1940 car il y a une totale absence d'action ennemie en Méditerranée.

Le 06 Février 1940, il fait toujours partie de la 3ème D.S.M. à Casablanca  (Maroc).

Le 23 Février 1940, sous les ordres du Lieutenant de Vaisseau J. Garreau (?), le "Protée" effectue des tirs de semonce, à la position : 32°10'N 11°00'O, sur le pétrolier à vapeur Français "Aragaz" (5 009 tonnes). Les sous-marins Français stoppent les bâtiments Britanniques, pour s'assurer que ce ne sont pas des forceurs de blocus Allemands, ici ce n'est pas le cas.

Le 01 Mai 1940, l'Amiral Sud (Jean-Pierre ESTEVA) et le Commandant en Chef britannique (Andrew CUNNIGHAM) redéfinissent les zones d'actions des sous-marins : dix-neuf sont positionnés à Bizerte, neuf à Toulon, quatre à Oran; le "Protée", lui est intégré à une force de six unités à Beyrouth.

Le 02 Juin 1940, le "Protée" appareille, sous les ordres du Capitaine de Corvette GARREAU, pour patrouiller dans des secteurs définis par l'État-Major entre la Grèce et la Turquie.

Le 25 Juin 1940 à 00h45, il reçoit un télégramme de l'Amirauté Française qui lui apprend la cessation des hostilités entre la France et les forces de l'Axe. Il essaye alors de capter la presse française par la T.S.F. du bord, mais rien ne passe. Il obtient par contre des communications de la presse anglaise qui rend compte d'un discours de Winston Churchill expliquant les clauses de l'armistice. Une de ces clauses est la démobilisation de la Flotte Française sous le contrôle germano-italien.  GARREAU craint qu'elle ne passe toute entière sous le contrôle de l'ennemi. Il explique alors sa réaction dans son rapport de fin de mission : « Ne pouvant supporter la pensée que mon bâtiment tombe en des mains ennemies, ce que je pouvais craindre en ralliant un port français et en l'absence complète d'ordre de l'amiral commandant la division navale du levant (D.N.L.) je me suis décidé à faire route sur Alexandrie où j'avais l'espoir de trouve la Force X. J'espère avoir ainsi agi au mieux des intérêts de la France. »

Arrivé à  Alexandrie, il est interné avec la Force X. Six mois après les débarquements alliés en Afrique du Nord, la Force X rallie le commandement de la France Libre.

Le 18 Juin 1943, le "Protée" appareille pour rallier Oran. Il y entre en carénage et complète son équipage. En Novembre 1943, il rallie Alger, son nouveau port d'attache.

Du 12 au 26 Novembre 1943, il effectue sa première mission : une patrouille entre Port-Cros et le golfe de Fréjus pour attaquer tout bâtiment ennemi rencontré. Le 23 Novembre à 14h15, il torpille au large de Saint-Tropez le "NTII", un petit bâtiment de servitude allemand de 997 tonnes.

Le 03 Décembre 1943, le Lieutenant de Vaisseau Georges MILLÉ prend le commandement en remplacement du Capitaine de Corvette GARREAU.

Le 05 Décembre 1943, il appareille pour débarquer deux officiers du réseau Baden-Savoie sur un point de la côte espagnole. Tout se passe bien et il est de retour à la jetée Nord d'Alger le 08 Décembre 1943.

Le samedi 18 Décembre 1943, il appareille pour une mission devant Marseille avec à son bord soixante-quatorze hommes dont trois marins de l'équipe de liaison britannique. Le 22 Décembre, un premier message lui est adressé lui ordonnant de permuter à partir du 25 avec le "Casabianca"  (le "Casabianca" sur le site u-boote.fr) qui se trouve devant Toulon. Le 28 Décembre, un nouveau message lui ordonne de terminer sa patrouille le 31 Décembre et de retourner à Alger le 03 Janvier 1944. Il ne répond à aucun de ces messages. À partir du 04 Janvier 1944, une inquiétude réelle apparait et s'accentue le lendemain à l'arrivée du "Casabianca" qui déclare avoir entendu dans l'après-midi du 29 Décembre, un grenadage violent et prolongé.

Le "Protée" est considéré comme disparu à la date du 18 Décembre 1943.

 

1ère hypothèse : Elle a valu au "Protée" une citation à l'ordre de l'Armée de Mer pour avoir « avarié à la torpille un cargo ennemi » qui serait le bâtiment italien "Ghisone", le "Protée" ayant succombé à la contre-attaque qui suivit cette action. Le "Ghisone" (ex-câblier de 6168 tonnes) a été torpillé en fait par le "Casabianca" le 28 Décembre 1943 à 09h02 à la position : 43°12'N 06°42'E.

 

2ème hypothèse : Elle est bâtie sur l'hypothèse à partir du compte rendu d'opérations du "Casabianca" qui fait part de trois séries d'explosions (une vingtaine au total), le 29 Décembre 1943, dans le secteur voisin de sa zone de patrouille.

 

3ème hypothèse : Cette fois, elle est basée sur la lecture des rapports allemands signalant la présence d'un sous-marin 'allié' une première fois le 29 Décembre à 17h00 dans le Sud de Menton et une seconde fois le 03 Janvier 1944 à 21h30 au large de Monaco. Pris sous le feu des défenses côtières ce sous-marin aurait plongé... L'Amirauté britannique confirme qu'aucun sous-marin ne se trouvait dans ce secteur aux dates citées.

 

4ème hypothèse : Cette dernière hypothèse, souvent écartée jusqu'à aujourd'hui, suggère que le "Protée" a heurté une mine. La Comex va la confirmer en Mars 1995.

 

Nota : Dans l'ouvrage "Allied Submarine Attacks of WorldWar Two" de Jürgen Rohwer, il est écrit à la page 47 que le "Protée" stoppe avec son artillerie le pétrolier "Aragaz" à la position 32°10'N 11°00 'O.  Les sous-marins français arrêtaient les navires britanniques, pour s'assurer que ce n'étaient pas des forceurs de blocus.

 


 

 

 

 

 

LISTE DES DISPARUS

L.V. (Commandant) MILLÉ Georges
Matelot ANDRE Louis
Q.M. AUBERT René
Matelot BARBEAU Marcel
Q.M. BARBIER Jean
Q.M. BARRES Georges
Q.M. BASSARD René
Matelot BAZIN Pierre
Q.M. BLANDAMOUR André
Matelot BONJEAN André
Q.M. BOUVIER Louis
S.M. BRIANT Marcel
Q.M. BUBLER Etienne
Q.M. BUONO François
S.M. BURTEY René
S.M. CAMENEN Joseph
Matelot CASE Jean
S.M. CATHOU Roger
Q.M. CECCALDI Pierre
Q.M. CHAPUIS René
Acting leading télégraphist R.N. COLLIER Denis
MT CUFF Pierre
Q.M. CURTET Gilbert
Sub/Leutnant R.N.V.N. DE WAEL Aurian
E.V.1 DUBOIS René
E.V.1 ETIENNE Robert
Q.M. FAROULT Raphaël
Matelot FAVALI André
Q.M. FORTUNY Michel
Matelot FRELIN André
P.M. GILLET Jean-Marie
Q.M. GIRAULT Émile
S.M. GUENVER Victor
Q.M. GUILLOU Ernest
Q.M. JAGOT Pierre
Q.M. JARDIN Pierre
Q.M. JOUAN Auguste
Q.M. JOUANJEAN Olivier
Q.M. KERLOCH Raymond
Q.M. KERVAREC Mathieu
MT L’HERMITE Jean-Yves
S.M. LABBE Joseph
Matelot LABORIE Maurice
Q.M. LAGAT Jacques
Matelot LAMOTTE André
I.M.1 LAUBIE Louis
Matelot LE CHANTOUX Yves
Q.M. LE CLEACH Eugène
Q.M. LE DUC Joseph
MT LE FOLL Noël
Q.M. LE GOULM Henri
Q.M. LEFEBVRE André
Matelot MAGGIOTTI Paul
Q.M. MARTIN André
Matelot MAURICE Paul
Matelot MOURET Georges
Q.M. NICOLAS Albert
Q.M. PAFFENHOFF Félix
Q.M. PERON Jean-François
Q.M. POIROT Séraphin
Q.M. PUJOLS André
Q.M. QUILLIEN Joseph
Q.M. RAVARD Yves
S.M. RIOU Albert
Matelot ROUSSEAU Robert
Q.M. SEBIRE Pierre
Matelot SEILER Auguste
Q.M. THEVENARD René
Acting leading signalman RN USHERWOOD John
MT VARLET Georges
Matelot VIAUD Lucien
L.V. VIÉ Frédéric
S.M. VILLALARD Frédéric
Q.M. VOILLAT Robert

 

 


 

 

 

 

 

Stèles commémoratives

 

Stèle sur le môle Bérouard de La Ciotat Sur la digue près de la Statue Calendal à Cassis Sur la digue près de la Statue Calenda à Cassis

Auteur des Photos  © Jean-Claude STELLA

 

Le 24 Mars 1995, la "Comex" trouve l'épave du "Protée" à 125 mètres de fond à l'aide du 'Remora 2000'. Un pêcheur avait croché son filet à cet endroit.

 

Echo de l'épave du 'Protée' © Alexis Rosenfeld

 

L'épave se trouve sur le plateau des Blauquières, non loin de la fosse de Cassidaigue. Elle repose à plat à 126 mètres d'immersion, cap au Sud, légèrement inclinée (20 degrès). L'observation de l'épave confirme l'hypothèse de sa perte par mine à faible immersion. La mine aurait touché le massif. À l'époque de son naufrage, il existait dans la zone un champ de mines à contact (31 de type EMC immergées à 4 mètres et 30 EMF à 20 mètres sur le plateau des Blauquières).

 

Article du Ouest-France du 11 Mai 1995.

Article du Télégramme.

Article de Ouest-Var.Net du 18 Décembre 2016.

Article de LaProvence.com du 25 Juin 2017.

Article de LaProvence.com du 25 Juin 2018.

 

Autres sources : Cols Bleus n° 2307 du 03 Juin 1995 et n° 2327 du 18 Novembre 1995.

Merci à Didier Mahu et Olivier Schlienger de l'association MémorialGenWeb.

 

FIN

 
Article de l'Officier Marinier n°420 de Mars-Avril 2025 sur la commémoration de la disparition de l'Eurydice.