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Mardi 24 Juin 2025

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Junon I
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Le 09 Novembre, la "Junon" appareille pour Boastromm Voë. Elle doit embarquer deux jours plus tard cinq hommes, un officier norvégien (Le Lieutenant Munthe-Kass), un civil anglais interprète, deux commandos anglais et du matériel radio. Elle doit les ramener vers la Grande-Bretagne. En fait elle appareille le 13, un vendredi !!!!

La nuit du 14 au 15 Novembre 1942 est effroyable, la mer et le vent sont de force 7. L'Enseigne de Vaisseau Cocquenet, qui se trouve dans la baignoire, a tout juste le temps de rattraper l'un des trois veilleurs emporté et bloqué sur le support de la mitrailleuse de pont.

Le 16 Novembre, la "Junon" se trouve en immersion périscopique lorsqu'elle reconnaît le sommet du Kiolva situé sur la côte Ouest de Med fjord. Le lendemain à 06h15, elle fait route vers l'entrée du fjord Med. À 13h00, le Commandant Querville positionne son bâtiment exactement à l'endroit du débarquement prévu. À 17h00, comme prévu le commando quitte le bord et le Lieutenant Munthe-Kass part tout seul pour une prise de contact avec la résistance norvégienne. Mais sans nouvelles le commando commence le débarquement du matériel. Le Lieutenant Munthe-Kass revient seul à bord trois heures après. Il informe Querville qu'il a vu un chalutier à 11h30 qui amenait 10 soldats allemands au village, qu'un membre de son commando est tombé à la mer et qu'il n'a pu le repêcher et que s'il a fallu beaucoup de temps pour faire l'aller-retour c'est que le point de contact n'est pas sur plage mais dans une maison à l'intérieur des terres. Querville pour accélèrer le débarquement du matériel met le Q.M. Canonnier Sarra et le Matelot timonier Guillot à la disposition du commando. Munthe-Kass reste à bord.

À 22h00 personne n'est revenu, le Commandant Querville fait informer Guillot qu'il reviendra les chercher le lendemain au large d'une plage au Sud du village. Dès qu'il reçoit l'accusé de réception la "Junon" appareille pour croiser au large. Le lendemain, personne n'est au rendez-vous !!!

Querville inquiet fait demander par son attaché naval présent à bord des instructions à l'Amirauté anglaise qui contacte la résistance norvégienne. La réponse met plusieurs jours à arriver.

Le 24 Novembre, enfin l'ordre de débarquer le Lieutenant Munthe-Kass et le matériel restant à bord arrive. Il faut attendre maintenant la confirmation.

Le 26 et le 27 Novembre aucun message, enfin le 28 l'ordre est donné d'entreprendre la dernière phase de l'Opération « Upsilonn 3 ». La "Junon" entre à 11h00 dans le fjord pour observation er fait surface à 17h00.

- 17h10 : Trois hommes du commando et un homme d'équipage quittent le bord pour aller déposer du matériel à terre.

- 17h50 : Le premier canot accoste sur la plage.

- 18h05 : Le deuxième canot quitte le bord.

- 18h50 : Le premier canot revient à bord.

- 19h06 : Le deuxième canot revient à bord, mais sans les deux hommes d'équipage qui avaient quitté le bord il y a dix jours et dont personne depuis n'a entendu parler.

La "Junon" retourne vers l'Angleterre. Elle arrive le 03 Décembre à Lerwick. Un message attend le Commandant Querville.

Le Commandant Querville en voyant débarquer ses hommes a cette phrase superbe « ça ce sont des marins ».

La "Junon" entre alors en réparations.

Le 22 Janvier 1943, elle part pour sa 8ème patrouille avec pour but de « Surveiller la côte norvégienne où des bâtiments de surface allemands devraient appareiller ».

Le 27 Janvier, la "Junon" arrive au Nord de Stadlandet. Elle croise une flottille de bateaux de pêche. Pendant dix jours elle patrouille au large sans rencontrer un navire allemand, seules des flottilles norvégiennes de pêche. Aucune trace du "Tirpitz" (sur u-boote.fr).

Le 11 Février 1943, arrivée à Lerwick.

Extrait du Journal Officiel du 24 Février 1943.

Le 07 Mars 1943, la "Junon" appareille à 10h30 de Dundee pour l'Opération « Upsilonn 4 ». Sept jours plus tard, elle se trouve au large du phare de Teineset et à 03h30 met le cap sur l'entrée du fjord et y entre. À 19h00, la "Junon" fait surface à une centaine de mètres du lieu du rendez-vous. Le norvégien embarqué à bord quitte la "Junon" avec pour objectif de ramener les quatre hommes laissés à terre dont les deux membres de l'équipage lors de « Upsilonn 3 ». Après deux allers-retours tout le monde se  retrouve à bord. À 21h50, la "Junon" met le cap sur l'Angleterre où elle arrive le 19 à Lerwick et le 22 à Dundee.

Le 25 Mars 1943, le Commandant Querville laisse le commandement à son second le Lieutenant de Vaisseau Schlumberger.

Le 17 Mai 1943, la "Junon" entre en grand carénage. Ses premiers essais se déroulent au mois de Décembre de la même année. Elle est opérationnelle en Février 1944.

Le 12 Mai 1944, la "Junon" appareille pour la Méditerranée. Elle arrive à Alger le 30 Mai 1944.

Victime d'ennuis matériels et de ses missions sur les côtes norvégiennes, elle ne peut reprendre ses activités.

Le 25 Juillet 1944, elle appareille pour Maddalena (Sardaigne) dans le but d'effecteur une ou deux patrouilles, mais le lendemain un diesel tombe en panne et elle doit rentrer à six nœuds...

Elle arrive à Oran le 11 Août 1944 pour y être mise en réserve. Son équipage est débarqué et repart pour l'Angleterre pour réarmer le "Vortex" qui devient "Morse" sous le pavillon de croix de Lorraine.

Le 15 Août 1945, la "Junon" est réarmée et appareille pour Brest le 13 Octobre pour y subir un grand carénage.

Le 14 Octobre 1945, elle perd un de ses hommes d'équipage. Mort accidentellement en service :

Quartier-Maître LE BRIGANT François

 

Elle reçoit les moteurs de l'Émeraude détruite sur cale à Toulon en Juin 1940.

La "Junon" effectue ses premiers essais après carénage en Novembre 1946.  Elle est victime de nombreux incidents mécaniques. Elle appareille, le 24 Janvier 1948 pour Casablanca où elle arrive le 06 Février. Elle est affectée à l'école d'écoute.

Du 19 Mars au 18 Avril 1948, elle effectue une croisière d'endurance qui l'amène en Corse et en Afrique du Nord.

Ensuite elle est affectée à la 1ère Escadrille de sous-marins à Toulon.

Au printemps 1951, elle entre de nouveau en carénage à Lorient.

Elle est condamnée le 06 Décembre 1954 et vendue à la ferraille à des Génois.

La" Junon" est titulaire de deux citations à l'ordre de l'Armée et d'une citation à l'ordre du corps d'Armée ainsi que de la fourragère aux couleurs de la croix de Guerre 1939-1945.

 

Autres sources : Plongée 1998-2000 (J. Perrot & D. Séguinard).

 

FIN



 
Article de l'Officier Marinier n°420 de Mars-Avril 2025 sur la commémoration de la disparition de l'Eurydice.