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Rubis II
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Sous-Marin Rubis II

 

Le "Rubis" à la mer

 

 

Le "Rubis II"  (Q-158) fait partie des six mouilleurs de mines de Type "Saphir"  Projet O 6.

Il fait partie du Programme : Tranche 1927, du Programme Naval : 112.

Il est construit à l'Arsenal de Toulon.

Il est mis en chantier le 11 Janvier 1928, mis sur cale le 03 Avril 1929, lancé le 30 Septembre 1931, armé pour essais le 15 Octobre 1931, essais officiels de présentation en recette le 03 Novembre 1931, armement définitif le 15 Mai 1932, clôture de l'armement le 31 Décembre 1932 et admis en service le 04 Avril 1933.

Il est armé à Toulon.

 

Caractéristiques générales du Type Saphir

Type
Sous-Marin mouilleur de mines
Sous-Marin à double coque. Plans Normand-Fenaux
Dans la série
Q-145 : Saphir
Q-146 : Turquoise
Q-152 : Nautilus
Q-158 : Rubis
Q-173 : Diamant
Q-184 : Perle
Déplacement
761 tonnes en surface
925 tonnes en plongée
Longueur hors tout
65,90 mètres
Largeur au fort
7,12 mètres
Tirant d'eau
4,30 mètres
Coque épaisse
Epaisseur : 13 mm
Moteurs
2 diesels Normand Vickers de 650 cv
2 moteurs électriques de 550 cv
Gas-Oil
85 m³ dont 35 en surcharge
Batteries
144 accumulateurs
Vitesse en surface
12 nœuds
Vitesse en plongée
9 nœuds
Armement
2 tubes lance-torpilles Avant de Ø 550mm
1 tourelle axiale avec un tube lance-torpilles de 550mm
2 tubes lance-torpilles de Ø 400mm
2 torpilles de réserve de Ø 550mm
1 canon de 75mm
1 mitrailleuse de 13,2mm et 2 mitrailleuses de 8mm
32 mines Sauter-Harlé HS-1 (cliché)
Rayon d'action
4000 nautiques à 12 nœuds (en surcharge)
7000 nautiques à 7,5 nœuds
80 nautiques à 4 nœuds en plongée
30 jours d'endurance
Immersion
80 mètres
Équipage
3 officiers + 10 officiers mariniers + 30 hommes d'équipage
Commandant
Lieutenant de Vaisseau, puis Capitaine de Corvette Georges CABANIER : de 1938 au 09 Mai 1941
Lieutenant de Vaisseau Henri ROUSSELOT : du 09 Mai 1941 au 23 Juin 1945
Lieutenant de Vaisseau GUIDON


Plan général du "Rubis" par Claude Picard (© Claude Picard).

Plan en coupe du "Rubis" par Claude Picard (© Claude Picard).


 

 

 

 

 

 

En Novembre 1935, le "Rubis" est à Toulon en train de terminer son premier carénage. Un problème d'isolant électrique l'oblige au remplacement du câblage. Les réparations se terminent en Mars 1936.

En 1936, il est à Cherbourg pour former son équipage à la navigation dans la Manche avec ses marées et ses courants qui posent problèmes aux mouillages des mines. Il y reste jusqu'en 1939.

Le 01 Septembre 1939, le "Rubis" fait partie de la 20ème D.S.M. de la 6ème Escadrille de la 4ème Flottille à Bizerte (Premar IV). Avec lui, il y a la "Turquoise", le "Saphir" et le "Nautilus".

À l'ouverture des hostilités le 03 Septembre 1939, il est en carénage à l'arsenal de Sidi-Abdallah. En Janvier 1940, il est de nouveau disponible.

Le "Rubis" part alors pour Brest avec le "Saphir" et le "Nautilus".

Le 01 Mai 1940, il rejoint Harwich sur demande de l'Amirauté Britannique qui manque de sous-marins mouilleurs de mines. Il embarque à son bord un officier, un timonier et un radio de la Royal Navy.

 

© E.C.P.A.D.

 

Il effectue alors quatre missions de mouillages de mines (128 mines au total).

Le 25 Juin 1940, le "Rubis" fait toujours partie de la 20ème D.S.M. et se trouve en Angleterre alors que la "Turquoise", le "Saphir" et le "Nautilus" sont à Toulon.

Le 02 Juillet 1940 (Opération "Catapult" à Mers el-Kébir), il est à Dundee lorsqu'il est arraisonné par les Anglais qui le mettent dans un bassin. Le Lieutenant de Vaisseau CABANIER est 'invité à continuer la lutte auprès des britanniques.

Tout l'équipage, sauf un Officier et un Officier-Marinier, rejoint les F.N.F.L. après des entretiens du L.V. CABANIER avec tous les membres de l'équipage.

Le "Rubis" entre en petit carénage jusqu'au 05 Septembre 1940.

Les britanniques ne possèdent pour la Manche et la Mer du Nord que de deux sous-marins mouilleurs de mines "le "Narwhal" (coulé le s12 Août 1940) et le "Porpoise". Le "Rubis" est donc le bienvenu, mais hélas les mines anglaises ne peuvent être utilisées par le sous-marin français sans d'importantes modifications.

Le "Rubis" sert alors comme sous-marin 'classique'.

Du 05 au 25 Septembre 1940, il effectue en Mer du Nord une première patrouille, aucun succès n'est à signaler.

Du 05 au 18 Octobre 1940, avec deux sous-marins hollandais et polonais, il participe à une deuxième patrouille, également sans succès, au large des côtes de Norvège.

Du 31 Octobre au 14 Novembre 1940, le "Rubis" patrouille sur les côtes Ouest de la Norvège. Le 03 Novembre, il débarque un agent (Mr TORVIG) dans le Sud de Bergen. Il retourne à Dundee sans aucun résultat.

 


 

 

 

 

 

Etat-Major du Rubis

De gauche à droite : L'E.V.1 BRUNET, le L.V. ROUSSELOT, le C.C. CABANIER et l'E.V.1 SIMON-DUBUISSON

 

Le 01 Décembre 1940, le "Rubis" appareille pour la même zone que sa patrouille précédente. Il est de retour à Dundee le 18 Décembre et rentre alors en grand carénage qui va durer jusqu'au début du mois de Mai 1941.

Le 10 Mai 1941, le Lieutenant de Vaisseau ROUSSELOT prend le commandement du "Rubis".

Quelques modifications sont apportées aux puits de mines pour pouvoir utiliser des mines roumaines proches des françaises.

Le "Rubis" participe à des exercices d'entraînement dans le Holy Loch jusqu'à la fin du mois de Mai.

Le 01 Juin 1941 à 15h35, il quitte ensuite la Clyde avec le H.M.S. "Tuna" (un Classe "T") escorté par le H.M.S. "Breda" (un yacht armé) et rejoignent les H.M.S. "Sealion" et "Sturgeon" (deux Classe "S") pour former un barrage à 300 nautiques dans l'Ouest de Brest en vue d'intercepter le croiseur lourd allemand "Prinz Eugen" qui rentre à Brest.

Le "Rubis" rejoint Holly Loch le 15 Juin 1941 n'ayant rien aperçu et après avoir subi une avarie de barre de direction pendant la patrouille. Il rallie ensuite Dundee.

Pour sa dixième patrouille, le "Rubis" appareille le 14 Août 1941 pour mouillage de mines devant les passes d 'Egersund. Il fait un détour pour éviter des champs de mines ennemis. Le 21 Juin 1941, il est au niveau des côtes de Norvège et à 08h00 commence un premier mouillage de dix mines à l'entrée Sud d' Egersund. En faisant route vers le lieu de son deuxième mouillage, il aperçoit un pétrolier escorté par un chalutier armé anti-sous-marins, mais une avarie de lancement (une torpille reste au tube) le prive d'un éventuel succès. Deux heures après avoir effectué son deuxième mouillage de mines, le "Rubis" repère un convoi de deux cargos et deux escorteurs navigant sensiblement sur sa route, le L.V. ROUSSELOT passe à l'attaque mais le but est trop proche et l'explosion des torpilles déséquilibre le "Rubis" et ce dernier vient brutalement s'immobiliser sur le fond. Des dommages apparaissent au niveau des batteries où quatre-vingt-dix éléments sont fendus et il y a des fuites d'acide.  ROUSSELOT a beaucoup de mal à faire remonter son bateau en surface, mais il y arrive après plusieurs essais (avec les moteurs électriques, des chasses aux ballasts). Le "Rubis" prend la route vers l'Angleterre en surface avec l'aide de ses diesels.  Plusieurs éléments de batterie prennent feu et donc il ne peut plus plonger. Il va rester dans cette position inconfortable pendant deux jours avec quand même une couverture aérienne pour le protéger. Grâce à des réparations de fortune, il reprend sa route sur un moteur et par la suite est escorté par le croiseur léger H.M.S. "Curacao" et six autres bâtiments. Le personnel non de quart reste sur le pont pour éviter d'être incommodé par les vapeurs d'acide. (Message envoyé à l'Amirauté britannique). Le 23 Août, le "Rubis" perd un de ses hommes tombé à la mer. Il y a également un homme d'équipage gravement brûlé.

 

S.M. TURIER Yves

 

Le "Rubis" arrive à Dundee le 25 Août 1941 par ses propres moyens.

Messages de l'Amirauté britannique datés du 15 et du 28 Septembre 1941.

Pour sa onzième patrouille, il appareille de Dundee le 18 Novembre 1941, patrouille sur les côtes de Norvège et rentre à Dundee le 06 Décembre 1941.

 

© E.C.P.A.D.

Local des diesels du "Rubis"

 

 


 

 

 

 

 

De la douzième patrouille (du 08 au 20 Janvier 1942) à la dix-huitième patrouille (du 12 au 24 Septembre 1942), le "Rubis" effectue sept opérations de mouillages de mines soit dans le Golfe de Gascogne, soit sur les côtes de Norvège.

De la dix-neuvième patrouille (du 29 Juin au 16 Juillet 1943) à la vingt-deuxième patrouille (du 27 Septembre au 08 Octobre 1943), le "Rubis effectue quatre opérations de  mouillage de mines soit dans le Golfe de Gascogne soir près du Raz de Sein.

 

© Claude Picard

Une partie de l'équipage du "Rubis"

 

Pendant l'année 1944, le "Rubis" effectue six autres opérations de mouillage de mines, la vingt-troisième du 20 Février au 03 Mars 1944 et la dernière la vingt-huitième du 15 au 22 Décembre 1944.

 

© Claude Picard

Jolly Roger du "Rubis"

Barres blanches : bâtiments de commerce coulés par torpille(s)

Barres rouges : bâtiments de guerre coulés par torpille(s) - le disque noir indique l'impact

Missions secrètes réussies : dague blanche

Missions de mouillages de mines : mine blanche

 

© Claude Picard

 


 

 

 

 

 

 

Le "Rubis" entre en carénage le 29 Décembre 1944 pour une indisponibilité prévue jusqu'à fin Janvier 1945.

Après examens, il s'avère que le "Rubis" est inutilisable pour de nouvelles missions de guerre.

Message de l'Amiral Max HORTON.

Message du capitaine (S/M) de la 9ème Flottille.

Message du chef d'Escadre, le contre-amiral CREASY.

Le "Rubis" quitte définitivement la Grande-Bretagne le 23 Juin 1945 pour Oran.

Le 09 Mars 1946, il part pour Toulon où il poursuit des études commencées par le sous-marin " La Vestale".

Du 23 Janvier au 05 Avril 1947, il participe à une croisière où il fait plusieurs escales en Afrique du Nord après être passé en Corse.

Il quitte Toulon, le 16 Juin 1947, pour Lorient où il entre en carénage. Il part ensuite vers Brest, puis de nouveau vers Toulon où il va servir à l"école d'écoute.

Il est ensuite placé en réserve spéciale et condamné définitivement le 01 Juillet 1948.

Grâce à l'Amiral CABANIER, il n'est pas livré aux ferrailleurs. Le 31 Janvier 1958, il est immergé au large du Cap Camarat.

 

Position du "Rubis"

 

Ouvrage sur le "Rubis"

 

Un ouvrage sur le "Narval" et le "Rubis" de Jean-Louis Maurette.

 

Le "Rubis" sur u-boote.fr

Journal National FR3 de 19h30 Plongée sur l'épave du Rubis.

 

FIN

 
Article de l'Officier Marinier n°420 de Mars-Avril 2025 sur la commémoration de la disparition de l'Eurydice.